Silencio
Une minute de silence pour ma grand-mère, décédée aujourd'hui d'une crise cardiaque. Elle-même était fort silencieuse - un peu car elle entendait mal, beaucoup par envie de ne jamais déranger. Depuis la mort de mon grand-père, elle avait hâte de partir aussi, craignant plus d'une longue maladie que d'un coup de butoir à la poitrine. Vingt ans après la lourde opération qui lui avait rebâti un coeur, elle l'a laissé s'arrêter sans trop lutter. Parmi les regrets, le fait qu'elle s'éteigne dans une chambre d'hôpital plutôt que dans la maison familiale. Parmi le silence, un souffle de plus…
Sondage cinéma
Vous préférez passer la soirée devant :
- un Jean Rollin ;
- un Russ Meyer ;
- un Lloyd Kaufman ;
- none of the above, you freak !
Silencio LVI
Tu as tout à apprendre, tout ce qui ne s'apprend pas :
la solitude, l'indifférence, la patience, le silence.
Georges Perec, Un homme qui dort [via KMS]
Petit topo sur la programmation
Pour répondre à MediaTic à propos de GNU Prolog: si vous ne savez pas ce que c'est, c'est que vous n'en avez probablement pas besoin ;-) Prolog est un langage de programmation. Plus précisement, il s'agit d'une famille de langages. Il existe différentes implémentations d'interprétes/compilateurs Prolog, i.e. de logiciels permettant de traduire un programme de ce langage (qui n'est à la base que du texte) pour obtenir quelque chose d'exécutable par l'ordinateur. GNU Prolog en est une de ces implémentations.
Quand JLR dit Il manque le "what is" sur le site GNU Prolog et tout serait si simple
, ce n'est pas tout à fait exact : il y a une section what is GNU Prolog qui commence le site, où il est dit GNU Prolog is a free Prolog compiler with constraint solving over finite domains
. Forcément, ça ne fait avancer le shmilblick que d'un tout petit pas quand on n'a pas entendu parler de Prolog aupravant. Prolog est l'abbréviation de Programmation Logique. À la différence de langage comme le C où il s'agit de donner les instructions dans l'ordre où elle doivent être exécutées (plus ou moins bien structurées avec des boucles et des fonctions) comme par exemple :
#include <stdio.h>
/* fonction factorielle */
/* fact(n) n'est définie que sur N+ */
int fact(unsigned int n) {
if(n<2) {
return 1;
}
else {
return n*fact(n-1);
}
}
int main(int ac, char **av) {
printf("Factoriel(42)=%d\n",fact(42));
exit 0;
}
Dans cet exemple, même si les instructions ne sont pas exécutées dans l'ordre dans lequel elles apparaissent dans le code source du programme, on connait la séquence linéaire qui va se produire :
- fonction main (point d'entrée du programme)
- calcul de l'argument de printf d'où appel de fact(42)
- code de la fonction fact avec argument 42:
- (n>=2) donc calcul de 42*fact((42-1))
- code de la fonction fact avec argument 41:
- (n>=2) donc calcul de 41*fact(41-1)
- code de la fonction fact avec argument 40:
- […]
- code de la fonction fact avec argument 1:
- (n<2) donc retourne le résultat 1
- […]
- retourne 40*…*1
- retourne 41*40*…*1
- retourne le résultat 42*41*40*…*1
- fonction printf avec le texte "Factoriel(42)=%d\n"
dont %d est remplacé par l'argument !42
et \n est un retour à la ligne pour faire joli.
En revanche, en Prolog, on ne détermine pas des instructions à exécuter. On donne des axiomes et des clauses. Il s'agit purement de la formulation logique du problème qu'on doit résoudre. Un axiome est une vérité : Bob est humain peut-être représenté de la manière suivante Humain(Bob).
et pour dire que Bob est mortel, on peut écrire Mortel(Bob).
mais on peut aussi dire que tous les humaines sont mortels, Mortel(X):-Humain(X).
ce qui veut dire si X rends vrai Humain(X) alors X rends vrai Mortel(X)
Un programme Prolog pourra exprimer des choses comme cela :
pere(bob,pb).
mere(bob,mbob).
pere(pbob,ppbob).
grandperepaternel(X,Z):-Pere(X,Y),Pere(Y,Z).
grandperepaternel(bob,JEVEUXSAVOIRQUI)?
Dans ce cas, le programme va trouver JEVEUXSAVOIRQUI="ppbob"
et il va le trouver sans qu'on ait besoin de spécifier comment, car la réponse est contenue dans l'énoncé. Les rouages d'un interprète Prolog consiste à faire l'unification des clauses de Horn du programme et d'afficher le ou les résultats de cette unification. En bon français, cela signifie que le logiciel cherche ce qui est compatible pour transformer ce qu'il ne connait pas (X,Y,JEVEUXSAVOIRQUI) en des choses qu'il connait (bob,pbob,ppbob), et au final si c'est possible donner la solution. Poursuite de l'exemple :
parent(X,Y):-pere(X,Y).
parent(X,Y):-mere(X,Y).
grandpere(X,Z):-parent(X,Y),pere(Y,Z).
pere(bob,pbob).
mere(bob,mbob).
pere(pbob,ppbob).
pere(mbob,pmbob).
grandpere(bob,QUI)?
On aura alors QUI="ppbob"
en première réponse. Si on demande d'avoir d'autres réponses, on aura QUI="pmbob"
. Ou bien pmbob aura été trouvé en premier et ppbob en second : on ne contrôle pas l'ordre d'exécution mais seulement les données de l'exécution. D'ailleurs, on pourra aussi bien demander grandpere(QUI,ppbob)?
et obtenir la liste des petits-enfants de ppbob…
Comme je le disais dans le billet d'aujourd'hui, l'informatique, ce n'est pas la bureautique. Pour aller plus loin, la programmation en informatique, ce n'est pas seulement la programmation linéaire (Assembleur, Basic, C, Cobol…), il existe de nombreuses familles de langages : Programmation Objet (Java, SmallEiffel), Prog. fonctionnelle (Lisp, Caml), Prog. Logique (Prolog), etc. On peut quasiment tout programmer* en tout, mais certains langages sont mieux adaptés à certains types de problèmes.
Si vous êtes sages, un jour, je vous expliquerai comment traduire automatiquement un langage objet en code binaire pour processeur 68K… Ou pas.
Nota bene :
- Je n'ai testé aucun des exemples, il serait donc étonnant qu'ils fonctionnent sans que je me soit fourvoyé 42 fois…
- on peut aussi écrire
int fact(int n){return n?n*fact(n-1):1;}
- Est-ce que ce que j'ai expliqué est très confus pour tous les non-informaticiens, ou bien est-ce que ça permet de comprendre sommairement la comparaison entre un programme style C et un style Prolog ?
- Si vous êtes informaticien, corrigez-moi là où c'est nécessaire (dans l'optique de restez néophytique, quitte à approximer veugra…
- * :
on peut tout programmer
, je parle de choses "programmables", hein, pas de problèmes indécidables, 'spèces de pinailleurs :-p
Nerdisme
En lisant le post biblioblog de Manur, disant entre autre Comme tout le monde, le chiffre de trois représente pour moi une barrière absurdement insurmontable. Une liste de 10, à la limite, aurait pu être envisageable, mais là…
, je songe (d'où le titre du post) qu'avec 10, en effet, ça aurait été envisageable, dans la mesure où l'on pouvait alors prétendre choisir une autre base que celle décimale, et ainsi virtuellement faire une liste infinie, ce qui n'est pas possible avec 3 (sauf à prétendre redéfinir la signification des symboles numériques, mais ce serait de l'abus)
And remember : There's only 10 types of people…
Pelotes de liens
Via The Flo (Qui a changé de layout. Ou pas.) :
- Tim Tom, court métrage supersympa de Romain Segaud & Christel Pougeoise
- L'horloge de Baudelaire, brillament illustré en animation Flash par Julie Potvin (texte du poème sur « guillemets »)
- Naked since 1950, gallerie de 34 oeuvres.
Via 0xDECAFBAD :
- des choses sur le Go, qu'il faudra que j'apprenne un jour
[1, 2, 3…]
- en Perl, le module WWW::Lipsum pour faire des Lorem ipsum… Et toujours le Lingua::Romana::Perligata ;-)
- Textfiles, bcp à y lire…
- GNU Prolog
- Michael Moore responds to the wacko attackos
How to Deal with the Lies and the Lying Liars When They Lie about "Bowling for Columbine"
- Weblog Ethics - rien de novateur, mais ça ne fait pas de mal…
- Publish as fact only that which you believe to be true.
- If material exists online, link to it when you reference it.
- Publicly correct any misinformation.
- Write each entry as if it could not be changed; add to, but do not rewrite or delete, any entry.
- Disclose any conflict of interest.
- Note questionable and biased sources.
Autres :
Googlism, sur le mode de Let's face it chez Vitamin Q :
- Regardons les choses en face : non, la rentrée c'est loin d'être génial
- Regardons les choses en face, dans le vrai monde il existe encore une proportion non négligeable de gens qui utilisent des navigateurs antiques
- Regardons les choses en face : les beaux jours d'antan sont révolus
- Regardons les choses en face. Nous sommes de plus en plus soumis aux stress divers et variés
- Regardons les choses en face : nous avons une vie de labeur, une vie de misère, une vie trop brève (Orwell, La ferme des animaux)
- Regardons les choses en face : depuis que l'Occident a déclaré officiellement la guerre au terrorisme, le bilan n'est pas fameux
Grmbl'ing sur l'éducation
Chez BeRewt, le post Égalité des chances dans lequel il parle des premières heures de cours qu'il donne en 1re année de Deug. D'autres n'ont juste pas eu la chance d'utiliser fréquemment un ordinateur avant. Ils savent à peine se servir du clavier.
Je pense qu'il y aurait du avoir depuis longtemps la création d'un CAPES d'Informatique, avec un cours systématique dans les années de lycée. Je ne pense pas ça car je baigne dans le monde de l'info et que j'ai donc les neurones biaisées, mais en simple constation du fait qu'on se dirige chaque jour un peu plus vers une réalité cyberpunk. Avoir des notions de bases sur ce qu'est un ordinateur (non Lara Croft, tirer sur les écrans avec tes Desert Eagle ne sert pas à grand chose *sigh*) et sur les Technologies de l'Information n'est pas un "bonus", mais bien un outil pour comprendre le monde dans lequel on vit.
Il y a maintenant dans un certain nombre d'écoles primaires de l'équipement informatique, et des heures de cours "sur ordinateur". Difficile de dire a priori si dans quelques années tout le monde aura suffisament cotoyé des machines durant son enfance/adolescence pour dépasser la technophobie et l'inaptitude devant un clavier/souris - mais pour l'instant il faut aussi voir que ce genre de cours sont donnés par des instits qui eux-même n'ont aucunes notions de comment fonctionne un PC, assimilent la bureautique et l'informatique, assimilent (windows + office + internet explorer) à (système d'exploitation + suite bureautique + navigateur internet)…
L'info, c'est un monde entier, avec énormément de facettes, de niveaux de lectures, de sous-branches, et c'est un monde omni-présent IRL. Ce ne sera pas évident d'intégrer une certaine connaissance de ce monde dans l'éducation normale de tout un chacun (problème évident de l'équipement avec un matériel en phase avec la réalité) mais je crois que c'est déjà quelque chose d'important. En triant des vieux cours de lycée (pour en jeter quasiment tout), j'ai revu des kilos de choses inutiles. Facile d'argumenter que l'intérêt ne vient pas de ce qui a été étudié en tant que tel, mais de la manière d'aborder des domaines de la connaissance et d'apprendre à faire fonctionner son esprit de façon intelligente (études de textes, compte-rendu d'expériences, méthode de résolution de problèmes physiques, mathématiques, etc.) - cela dit, on aurait le même intérêt dans le fait d'utiliser et décrypter la société de l'information, et cela passe par le rapport à la technologie.
Apparté : autre chose en rapport avec l'éducation. Ma mère institutrice dit que désormais, pour les photos de classe ou photos individuelles des élèves, il faut l'accord signé des parents. Que cette mesure vienne de problème de droit à l'image ou de cas de pédopornographie à l'école, j'y vois un disfonctionnement de plus du monde moderne. Tout d'abord, cela subordonne encore une fois les professeurs des écoles aux parents, et on sait que les parents aujourd'hui n'assument plus de manière uniforme leur rôle d'autorité sur leur progéniture, ce qui est un problème contribuant à la dégradation de l'éducation. Attribuer aux parents une influence sur divers points du monde scolaire, c'est comme ces mots qu'on voit de plus en plus, où les parents 'autorisent' leur enfant à sécher la piscine ou même à ne pas venir en classe pour des prétextes fallacieux (couché trop tard après avoir regardé la télé, pas envie d'aller à la piscine [ou de payer 1 € 50 la séance, ce qui n'est d'ailleurs pas normal pour la scolarité 'gratuite'], départ ou retour de vacances avant/après la date…) et qui discrébilise l'autorité du maître (déjà malmenée). C'est aussi désuniformiser le traitement des élèves (ceux pour la photos à droite, ceux qui ne la font pas à gauche) et casser l'égalité entre tous, voire établir un certain rejet (cas d'une gamine un peu attardé dont les parents ne souhaitent pas avoir la photos, sans doute à cause de la mauvaise image qu'ils ont d'elle). Enfin, cela ajoute encore un peu de paperasserie à la machine monstrueuse - transmettre aux parents, récolter et garder trace des décisions… Administrativement, au fil des réformes, la masse de papiers augmente sans apporter une amélioration équivalente du déroulement de l'éducation. Les PAP, Projet d'Action Personnalisé, ouais, comme à l'ANPE, ne sont pas en phase avec la réalité et sont dans la masse chronophage des dossiers.
Silencio LV
Il faut parler pour surtout ne pas laisser le silence s'installer. Les personnes avec lesquelles tu peux te payer le luxe de laisser ce silence t'envahir sont rares. - GM
Il doit y avoir moyen d'entrer en trance en écoutant pendant 42 heures chanter ces chevaux [petit truc en flash, via June's Planetoïd]
Faits divers
Mr_Peer a posté récemment des faits divers extraits de 20 minutes (Viols en réunion, Les vieux ? dans la seine !, Rodéo à Aulnay). Ce qui m'est venu à l'esprit à la lecture de ses posts, ce sont les Nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon, au Mercure de France au début du XXe siècle - où l'auteur assène des faits divers dans de laconiques petits textes noirs…
Une jeune fille a vitriolé son amant, un Toulonnais haut placé, qui s'évaidait, l'ayant rendue mère.
Séquestrées, martyrisées, affamées par leur marâtre, les fillettes du Brestois Joseph Ilou, enfin délivrées, sont squelettiques.
Son képi de forestier s'étant envolé, Christian, devalant en char une pente des Vosges, sauta, et tombant, se tua.
Mariés depuis trois mois, les Audouy, de Nantes, se sont suicidés au laudanum, à l'arsenic et au revolver.
Félix Fénéon
Dans le même genre, j'avais relevé quelques titres d'un journal local :
2003.06.10 » Bussang: éjecté d'un tracteur et blessé
2003.06.10 » Chasse à l'homme au Val d'Ajol: dimanche en fin d'après-midi, un ajolais a tiré avec son fusil sur un scieur de bois de la commune, le blessant sérieusement au bras. L'auteur présumé des faits, qui s'est enfui au volant de son 4x4 puis d'une voiture volée, est toujours activement recherché.
2003.06.12 » Poignardé par son mari sous les yeux de ses six enfants
2003.08.25 » Fête de Gérardmer, rixe entre forains au milieu de la foule, deux blessés par balle & un par cutter
On peut aussi voir la manière dont Warren Ellis aligne sur son blog les news & faits divers insolites et inquiétants…
Spreading the Meme : Biblioblog
Sélection des trois meilleurs livres du mois, ok, ça peut se faire… Hein ? Plaît-il ? Des trois meilleurs de toute la vie, l'univers et le reste ? Naaaannn, tu déconnes là, personne ne pourra répondre à ça… Apparemment si, le Meme Biblioblog lancé par PointBlog à l'occasion de la Fête du Slip (ou serait-ce de la 15e édition de Lire en Fête ?) commence à avoir un certain nombre de participants… Occasion pour moi de ralonger (Gottverdamnt !) encore ma liste des livres à lire - déjà longue comme 42 bras - en piochant parmi celles des bloggers de BonGoût, d'autant plus que la plupart trichent font part de leur tergiversation en augmentant la liste par une pelletée de prétendant. Occasion aussi pour moi de me forcer à cette torture mentale exercice même s'il est bien clair que Jamais Au Grand Jamais il ne sera possible d'établir un tel podium, le faire malgré cela est à prendre comme un exercice de style.
Ce genre de réflexion se retrouve dans Les Combustibles, pièce d'Amélie Nothomb, où pour combattre le froid un trio littéraire en arrive à devoir brûler au fur et à mesure la bibliothèque… Que brûler au début, et sur la fin, que garder ? Garder le meilleur - le classique, l'imbattable, le pur génie, celui dont une lecture à marqué une vie - ou bien celui pour lequel on a une préférence - le bon petit livre qu'on a presque honte d'aimer, la seconde classe qu'on relit plus souvent qu'à son tour en le redécouvrant chaque fois…
Plusieurs classements ci-dessous, mais ce n'est pas pour fuir (enfin, si, mais pas jusqu'au bout) la question, plutôt pour m'autoriser quelques variations de bonne conscience sur le thème - tenter d'aborder le problème insoluble en y trouvant une faille.
Sélection par l'épaisseur, le poids, sans compter La Bible (pas super, mais de quoi s'occuper un moment, surtout avec un type de lecture comme celle proposée dans Les secrets cachés de l'apocalypse) ou les sagas (j'y reviendrai) ou même ceux publiés en plusieurs tomes (exit les pavés Imajica de Clive Barker ou Musashi de Eiji Yoshikawa) mais cela dit en choisissant vraiment des oeuvres qui auraient leur place sur le podium :
- Albert Cohen, Belle du Seigneur
Passant sans conteste l'épreuve de sélection, une écriture superbe, une lecture qui pose un jalon dans la vie. Cela dit, la plupart des gens à qui j'en ai conseillé la lecture ne sont pas arrivés à la fin, ou n'en ont pas aimé l'écriture.
- Harry Mulisch, La découverte du ciel
Tout plein de bonnes choses dans un mic-mac réjouissant à grande échelle (cosmologique, rien que ça), du bric-à-brac érudit qui stimule l'imagination, l'ensemble enrobé dans une histoire qui fait oublier sans problème l'épaisseur du pavé.
- Mark Danielewski, La maison des feuilles
car outre son épaisseur, il y a un labyrinthe à parcourir pour vraiment l'avoir lu, ce qui gonfle son poids effectif (permettant par exemple de se creuser la tête pendant des jours sur l'île déserte ;)
- avant de penser à l'item précédent, j'avais mis : John Brunner, Tous à Zanzibar
bon, ce n'est pas ce qu'il y a de plus épais, mais on peut ajouter d'autres Brunner (comme le très bon Sur l'onde de choc) en tant que facettes supplémentaire de cette oeuvre d'anticipation.
Livres imaginaires Lovecraftien, parce que ça permet de tricher de manière rigolote - ou pas - et que ça rend hommage à la littérature Cthulhienne qui m'a donné le goût des bibliothèques croulantes sous les ouvrages, le goût des ouvrages au contenu explosant la psyché en petits fragments hallucinés… Même en m'amusant à créer cette préselection, je me retrouve à devoir choisir parmi Cthaat Aquadingen, Le roi en jaune, Massa di Requiem per Shuggay ou autres titres qui ont une sombre résonnance dans ma mémoire :
- Abd Al-Azrad, Nécronomicon
- Ludvig Prinn, De Vermis Mysteriis
- Friedrich Wilhelm von Junzt, Unausprechlichen Kulten
DouglasNoëlAdamsienne, parce que c'est ce que certains attendent sans doute de moi ;) et aussi parce que ce ne serait pas de mauvaise foi (et accessoirement car je gagne une ligne dans les autres classement, où je triche toujours au final) :
- Douglas Adams, Le guide galactique
- Douglas Adams, Le dernier restaurant avant la fin du monde
- Douglas Adams, Salut, et encore merci pour le poisson
- (Quitte à tricher, ajoutons les tomes quatre et cinq de la trilogie, et aussi les deux tomes de Dirk Gently: Holistic Agency ;)
Des sagas, pour tricher en multipliant les lignes du podium, ce qui ne suffit pas. Après coup j'ai aussi pensé aux San Antonio, qui auraient gonflés sérieusement le nombre de volumes (ou aussi la saga Malaussène de Pennac mais en fait seuls les trois premiers ont vraiment le groove) :
- Terry Pratchett, Le Disque-Monde
parce que même s'il y en a beaucoup à manger, c'est toujours fin, et jouissif, et que ce n'est pas seulement du Fantastique Fun, mais qu'il y a dans chaque tome plus d'un niveau de parodie.
- Roger Zelazny, Les neuf princes d'Ambre
parce que je relis les dix tomes régulièrement avec le même plaisir, et que je regrette qu'il n'y en ai pas plus - même si la première partie donne déjà la recette du grandiose de la série.
- David Lodge, Rummidge
avec en bonus La chute du British Museum, pour profiter encore un peu de la charmante écriture de Lodge après la trilogie de Rummidge…
Des livres que j'aime à faire lire autour de moi - j'en profite pour remercier ceux qui me les ont fait découvrir. Ce sont des livres qui ont eu un impact particulier sur "mon parcours de lecteur", pour ne pas dire ma vie…
- Dan Franck, Les Adieux
- Nicolas Bréhal, Les corps célestes
- Yves Simon, La dérive des sentiments
Des livres à lire de nombreuses fois sans problème, qui passent toujours bien - là encore, je ne cite pas de nouveau Le Guide Galactique ou Les princes d'Ambre ou ceux du classement précédent…
- Donna Tartt, Le maître des illusions
- Amélie Nothomb, Hygiène de l'assassin
- Roger Zelazny, Le songe d'une nuit d'octobre
Divertissement léger, faisant intervenir des mythes et figures populaires au sein d'un grand jeu lovecraftien
Des livres qui m'ont donné envie de lire, première période :
- Antoine de St Exupéry, Le petit prince
- Frank Baum, Le magicien d'Oz
- Philippe Ebly, pour l'ensemble de ses séries
- (mince, il y avait aussi Barjavel que je devais citer)
Des livres qui m'ont donné envie de lire, seconde période (outre HPL dont j'ai parlé avant) :
- Philip K.Dick, Ubik
- Michael Moorcock, Elric
- William Gibson, Gravé sur Chrome
Encore plus que Neuromancer et ses suites, ce recueil de nouvelles est pour moi l'essence du cyberpunk, des personnages ramassés dans les caniveaux urbains d'un monde dont on s'approche dangeureusement
Des livres qui m'ont donné envie de lire, troisième période :
- Paul Auster, Le voyage d'Anna Blume
- Christian Bobin, Une petite robe de fête
- Louis Calaferte, Rosa Mystica
Des livres qui ne sont pas des romans :
- Douglas Hofstadter, Gödel Escher Bach: Brins d'une Guirlande Éternelle
- Bechtel & Carrière, Le dictionnaire de la bétise & le livre des bizarres
- André François-Ruaud, Cartographie du merveilleux
bestiaire des livres fantastiques, dont l'ensemble de l'index mériterait de figurer au podium - ça ravive mes souvenirs pour ceux que j'ai lu & ça allonge ma liste pour ceux que je n'ai pas encore lu… On y trouvera par exemple Cent ans de solitude de Garcia-Marquez ou Les voies d'Anubis de Tim Powers ou Wizard of the Pigeons de Megan Lindholm ou… Bon, j'arrête de tricher en rajoutant encore des titres :(
Liste de trois livres que je n'ai pas encore réussi à caser - malgré ma mauvaise foi rapport à la restriction de trois choix - avant de passer au podium final :
- Lewis Carroll, Alice
ça me parît évident
- Neil Gaiman, Neverwhere
pourquoi n'est-il pas apparu plus tôt ? à lui seul il justifie d'avoir cette liste supplémentaire
- Boris Vian, L'écume des jours
Et puisqu'il me faut faire une réponse pour biblioblog, voilà. Alors il ne s'agit ni d'une liste de conseil (voir plutôt ci-dessus) ni d'une liste de ce que je lis de préférence, ni de quoi que ce soit en fait, si ce n'est une liste des trois livres qui ont réussis à se frayer un passage dans le court laps de temps que je me suis laissé pour le choix final… :
- Paul Auster, Moon Palace
Bien sûr Paul Auster dans le classement final (encore qu'il y aurait tant de "bien sûr"), mais lequel ? J'ai surtout hésité avec La trilogie New-Yorkaise en fait.
- Samuel Beckett, Fin de partie
Dans les livres à emporter sur une île déserte, celui-ci me semble de rigueur, histoire d'enfoncer le clou
- Ovide, Les métamorphoses
En guise de pied de nez à ceux qui brandissent Le seigneur des anneaux en référence ultime
Mias qeul brdoel dnas nos cverauex
Aoccdrnig to rscheearch at an Elingsh uinervtisy, it deosn't mttaer in waht oredr the ltteers in a wrod are, olny taht the frist and lsat ltteres are at the rghit pcleas. The rset can be a toatl mses and you can sitll raed it wouthit a porbelm. Tihs is bcuseae we do not raed ervey lteter by ilstef, but the wrod as a wlohe.
2003-misc/jerry dans les répertoires de Scott Mc Cloud via Poxx
edit : j'ai mis le paragraphe ci-dessus en <p lang="en" xml:lang="en">
mais maintenant je me demande… ;-)
Silencio LIV
words, words, words !
(my heart goes to the silent one)
[en page d'accueil du journal d'O.]
Silencio LIII
souvent, il me prend l'envie de rester dans le silence, ne plus penser au bruit, le fuir, l'éviter, le dissiper. le ventilateur de l'ordinateur, la chaîne hifi fonctionnent presque en permanence à la maison. alors parfois, le soir, quand le soleil vient de se coucher, je coupe tout. pour écouter. mais le silence ne se fait plus, et depuis quelque temps, son absence devient pesante. certes, le cerveau finit par s'habituer à la présence de l'acouphène, le dédaigne au peu pour se soustraire un instant à sa présence. mais ce n'est pas souvent. alors, il reste le contournement, par la destruction du silence : la mise en marche du lecteur cd. il ne suffit qu'à coller le regard sur l'égaliseur, dont les jauges virevoltent doucement dans l'obscurité. je finis alors par oublier l'autre bruit, l'acouphène.
c'est trop déprimant d'en avoir un. - LaChaiseRose [merci à Tehu pour m'avoir envoyer ce lien, fait découvrir ce post]
Automne - w.gibson
Time for me to get back to my day job, which means that it’s time for me to stop blogging.
I’ve found blogging to be a low-impact activity, mildly narcotic and mostly quite convivial, but the thing I’ve most enjoyed about it is how it never fails to underline the fact that if I’m doing this I’m definitely not writing a novel […] So I’m out of here, as of this installment, and wish to thank everyone who in any way furthered my ‘tween-books holiday. It’s been ludic, as the anarchist says.
Perhaps I’ll be back, one day, somewhere on the far side of whatever it is I’m about to start writing.
Adios, then, to all.
And onward!
William Gibson, 2003.09.12
Automne - immersion
Remonter à la surface. Sortir la tête de l'eau. En finir avec cette Immersion. Peut-être revenir, replonger, se mouiller un peu plus, ici ou là, mais pas dans l'immédiat. Merci à vous de m'avoir visité, lu, encouragé ou critiqué. - Immersion
L'automne va-t-il voir une vague de décès de blogs ? Depuis l'effervescence de création des blogs francophone, une bonne partie a dépassé les 167 jours fatidiques… Et aussi, l'automne verra-t-il Meujor reprendre du service ?
Planning
Mon programme de la semaine prochaine, pour aller aux oraux de concours ITRF d'ingénieur d'étude externe en emploi-type d'administration réseau & ressources informatiques… Trente deux heures assis dans un train en cinq jours, mes pov'tites fesses (enfin, ça ou bien être assis devant un écran, hein…). À noter que je ne touche rien des Assedics (moins de vingt cinq ans) et que l'Anpe rembourse au plus un trajet par mois :/ Je me demande combien de trains je vais louper, combien auront du retard, etc.
- Lundi 15
- 0735-1135 Nancy-Lyon
- 1500-???? entretien univ.Lyon3
- 1748-2156 Lyon-Nancy
- Mardi 16
- 1033-1149 Nancy-Strasbourg
- 1345-???? entretien univ.LouisPasteur
- 1547-2009 Strasbourg-Paris
- 21??-2308 Paris-Rennes
- Mercredi 17
- 0900-???? entretien univ.Rennes1
- 1100-???? entretien univ.Rennes1
- 1405-1610 Rennes-Paris
- 17??-2235 Paris-Toulouse
- Jeudi 18
- 1330-???? entretien INSA
- 1849-2007 Toulouse-Narbonne
- 2212-0731 Narbonne-Nancy
Pelote de liens
- dvd: Neverwhere, la série par Neil Gaiman ;
- foaf: gender ;
- netlex: pendu & chant du cygne
la blogosphère reste incontournable. […] Mais dans le même temps, le bonheur blogosphérique suscite de nouvelles attentes auxquelles elle semble tarder à répondre, surtout chez ceux qui la connaissent le mieux.
;
- book: Cory Doctorow's Short Stories - recueil de nouvelles dont plusieurs sont lisibles en ligne ;
- cite:
Je ne sais pas si c'est l'effet du rêve, mais quand je me suis levée ce matin, j'ai empoigné mon avenir à bras le corps et je l'ai secoué si longtemps qu'il a fini par me dire de le laisser tranquille, qu'il comprenait, et qu'il ferait en sorte dorénavant de me donner un peu moins de tristesse et un peu plus de tendresse, d'amour et de plaisir.
- Annie ;
- cite: The Pillow Book Effect :
Quelques jours auparavant j'avais vu The Pillow Book et soudainement j'aurais voulu avoir de l'encre et des pinceaux pour caligraphier sa peau.
- Flaoua 2003.09.02 ;
- css: Listamatic.
Silencio LII
J'avais envie de faire du bruit. Je ne peux pas l'expliquer ou le justifier, j'avais simplement envie de faire énormément de bruit. Peut-être pour envoyer la terre entière se faire pendre. Peut-être même pour devenir sourd et ne plus rien devoir entendre. [...] Rien que le silence troublé par le soufle léger des hauts-parleurs de 12 pouces. Le temps s'est arrêté l'espace d'une seconde. De tout mon être je réclamais cette orgie de décibels. - Zen and the art of rock and roll
Silencio LI
Vu dans Courrier International :
Le silence est total. Pas de musique, pas un mot. Ici, les échanges se font par écrit : pour lier connaissance, on griffonne des messages sur des bristols. Les stylos courent sur le papier, des éclats de rire fusent, on entend le cliquetis des glaçons dans les verres. Bienvenue dans une quiet party, dernier avatar des rituels pour célibataires.
Vu sur le site :
The perfect antidote to all that noise
NY Post
Could introduce a massive culture shift
NonsenseNYC
A singles scene unlike any
USA Today
One more hypish social gadget
SilencIok
Cela dit, il me semble qu'il exist(ait) des clubs anglais pour gentlemen, triés sur le volet, dans lequel il était de rigueur de ne pas prononcer la moindre parole - venir y lire le journal dans un fauteil confortable [en cuir], un verre [de whisky] à portée de main, marcher sur d'épais tapis étouffant le bruit même des pas, venir se couper du monde dans cet espace aphone… Peut-être qu'il s'agit d'un de mes mythes personnels, mais j'aime imaginer cet antre au style british, tout comme j'aime imaginer qu'il y a des Sherlock Holmes dans la VraieVie…
Silencio L
If it be your will
That I speak no more
And my voice be still
As it was before
I will speak no more
I shall abide until
I am spoken for
If it be your will
Leonard Cohen, If it be your will
Silencio XLIX
9/11 : 4' de silence
& liens 2001.09.11-2003.09.11 chez DouzeLunes
& 9/11 dans la blogosphère chez HouHouBlog
& moment of silence, post blanc chez Zeldman, via BeRewt
& {silence} via Tehu
Silence, and respect. Anything else is grave-robbing.
textism
Concevoir un site Internet c’est penser à la personne qui possède un 56K, à celle qui utilise Windows 98 avec son 15', au sénior qui doit utiliser un agrandisseur d’écran ou celui qui désactive les images ou encore navigue en mode console. - Greut
Des espaces insécables
Je profite de la relance de Karl à l'attention de Laurent au sujet de règles de typographie appliquées au web (dans l'optique d'en faire une feuille de style typo.css
commune à ceux qui veulent bien utiliser la même convention). J'en profite pour signaler un point de typo que je remarque régulièrement comme raté : l'utilisation d'espaces insécables avant certains signes. Je ne connais pas suffisament les arcanes de la belle typographie pour vous évangéliser sur les espaces fines ou les cas particuliers, mais je sais que je trouve toujours ridicule un "»" rejeté tout seul à la ligne suivante (de même qu'un point d'interrogation, d'exclamation ou autres).
Le remède est simple :
! Il s'agit de l'entité html non breakable space. Ainsi on écrira <q>Quoi ?</q>
pour dire Quoi ?
en étant sûr que le point d'interrogation ne sera pas orphelin, tout en étant aéré d'une espace par rapport au mot le précédant…
PS : WikiTag:TypoPédantisme ;-)
Silencio XLVIII
Everything
As cold as silence
And you will never say a word
Cure, Cold [via KMS]
I haven't slept a wink my mind is on the blink