week-end
Partance pour Nancy, histoire d'aller faire un tour à la Parenthèse pour y prendre Sandman : Season of mist - rhâ enfin la suite de Sandman de Neil Gaiman en france… et je suis bien content d'avoir les quatres tomes parus auparavant aux éditions du Téméraire, vu qu'ils éditent la suite sans reprendre depuis le début. Y prendre aussi Pr.Be11, tome 4 car Sfar-c-est-bon-mangez-en. Et puis Strangers in Paradise, tome 7 tiens…
Histoire aussi d'aller au concert de Techno Animal, non que je sois fan du groupe (indus-dub-hip-hop, et moi, le rap, j'aime pas) mais plutôt de ses membres dont Justin God, Ice, Godflesh Broadrick…
Histoire enfin d'y voir des gens autant que possible - mais rentrant tôt dimanche, je n'en verrai qu'une petite partie as usual…
Brothers Quay Collection
Les frères Quay ont des drôles d'images dans la têtes, et ils en font des courts-métrages dans le monde de l'animation. J'ai revu ce soir une sélection de leurs oeuvres entre 1984 et 1993, et j'ai retrouvé les sensations que j'avais eu leur de la découverte, grâce à une séance spéciale du Caméo de Nancy… Comment dire… C'est du Chapi-Chapo puissance 42 mais à la sauce Lynch bien glauque ; des micro-univers proches de l'ambience Mc Kean, de poupées brisées & de matériaux récupérés, dégradés, ré-agencés… C'est un théâtre de marionnettes qui se jouerait dans l'esprit d'un fou ou bien c'est la vie cachée des objets quand il n'y a plus personne pour les regarder…
Ça ne ressemble pas à grand chose de connu - tentons un barycentre entre Lynch, McKean, Beckett et les surréalistes - et ça ne raconte pas vraiment des histoires, plutôt des tableaux en mouvement accompagnés d'une importante ambience sonore ; ça peut être long, lent, répétitif, si les jumeaux Quay ont jugés que c'est ce qu'ils voulaient montrer. Ça peut être plaisant ou vraiment sombre, mais ça marque toujours. Parfois c'est un peu trop expérimental et planant (Stille Nacht III par exemple est un peu comme ce passage dans Ghost World, où une prof d'art plastique passablement gaga passe à ses élèves un court métrage expérimental), parfois il y a des références à creuser (comme la version largement réduite & revue de l'épopée de Gilgamesh), parfois il s'agit d'illustrer la musique (Stille Nacht II : are we still married & Stille Nacht IV : Can't go wrong without you) mais en général, les réponses ne sont pas fournies, donc il faut faire avec l'étrange et le non-dit. Mon préféré reste Street of Crocodiles, plongée à l'intérieur d'un kinétoscope dans une ville ennuitée, endroit où une histoire régie par des règles différentes n'arrivera pas à son terme…
Il me faudra maintenant mettre la main sur Institute Benjaminta que je n'avais pas pu voir en salle, sur In Absentia en collaboration avec Stockhausen, sur Punch & Judy qui m'intéresse, et sur la version de Alice par Jan Svankmajer, réalisateur pour lequel un des courts-métrage du lot est un hommage…
Je place quelques images issues de la vidéo pour donner une petite idée de ce que ça peut être.
Fin de séjour
Dernier billet concernant les notes du séjour anglais de septembre du Captain A.-F.R., l'occasion si vous n'avez pas déjà lu ces notes de se plonger dans les archives et se donner l'envie de Londres ou d'Oxford - tourisme intelligent sous la bienveillance de grands noms du passé, à l'ombre de bâtiments célèbres ou dans des lieux plus secrets, à pied ou en scarabée noir, dans les parcs, les musées, les bouquinistes ou les pubs…
[…] visite de quelques autres collèges - & notamment du University College où nous admirons les vitraux étranges, une vigne-vierge particulièrement robuste dont l'épais tronc forme un S devant une fenêtre & enfin la splendeur d'un immense acacia, stylisé comme un arbre de Mondrian & rutilant dans la lumière du soleil. Je repense au grand acacia qu'admirait tant Elizabeth Goudge - il ne s'agit pas du même, mais à contempler celui-ci je comprends pourquoi un tel arbre avait attiré tant de peintre. Le déhanchement des branches & brindilles prend une allure presque cubiste, tandis que chaque feuille transformée en tache de lumière forme comme une aura pointilliste. Le poète Shelley hanta ces couloirs, foula ces pelouses.
Fin d'après-midi paresseuse & silencieuse au bord de la Cherwell, dans le coude herbeux où nous nous étions déjà alanguis jeudi. Les plumes anthracites d'une minuscule poule d'eau brillent d'un gris perle dans la lumière rasante, les punts glissent en grinçant & cliquant sur le bras d'eau. Le temps lent & calme s'écoule au rythme des rides sur l'eau, des ondulations gracieuses d'un écureuil & du jeu des reflets dans le feuillage sombre. Fin de vacances […]
Silencio LXIV
Tu m'a quittée le jour de la fin du monde.
Par un étrange pressentiment, tu savais que c'était le moment. À peine avait tu finis d'en finir avec nous et plus rien, silence de mort. - fin des temps -
Le souvenir de cette conversation suinte dans ma tête comme un vieux mur humide.
Tu parlais avec ce détachement feint, les tremblements de ta voix te trahissants pour la première fois. Au bout d'un moment je n'entendis plus rien car je ne savais que trop ce que tu avais à me dire.
Uther, 2003.10.16
Faconde. Substantif. Féminin. Grande facilité de parole. Synonyme : éloquence, volubilité. Péjoratif : Incontinence verbale. Synonyme : baratin, prolixité. Exemple : La faconde d'un carnetiste en pleine crise de blogorrhée
Silencio LXIII
Discretion in speech is more than eloquence. - Francis Bacon
Silence is the virtue of fools. - ibid.
Salles obscures
Vendredi et samedi dernier, je me suis fait une cure de cinéma car les affiches des salles étaient bien fournies… J'adore passer mon temps dans les salles obscures, et je ne m'en lasse pas. J'essaye aussi vaguement de corriger mon inculture cinématographique (de Troma à Truffaut en passant par Total Recall, et de Méliès à Miyasaki en passant par les Marx Brothers) mais c'est long…
Hukkle (Hic, de crimes en crimes) J'étais intrigué par les critiques le décrivant comme original et faisant références à Microcosmos ou Lynch ou Tati, intrigué par ce film hongrois sans paroles, et aussi par le cochon de l'affiche. En effet, ce film est original, et il l'est d'une bonne manière. On se laisse emporter par la succession tranquille des images - un petit village, vu en se focalisant tantôt sur les insectes et les animaux, tantôt sur les mécaniques et les mouvements, et enfin aussi sur les gens dans leurs tâches quotidiennes - on se laisse prendre dans l'ambience sonore très présente, et tout doucement se déroule l'histoire et les crimes de Hukkle, sur le rythme d'un hoquet
Tiresia est un film sombre. Un transexuel, Tiresia, est kidnappé & sequestré, pendant la moitié du film, où il se fait crever les yeux aux ciseaux et jeter dans un bois. Recueilli ensuite par Anna, il se découvre des dons de voyance, dont il fait part à ceux qui viennent lui en faire la demande. L'histoire d'un oracle hermaphrodite à l'époque moderne est bien posée, mais il vaut mieux savoir où on mets les pieds quand on va voir ce film.
Jules et Jim - j'ai enfin comblé ce manque à ma culture (mais il en reste tant) en voyant ce classique de Truffaut en grand écran. Jules et Jim papillonnent autour de Catherine, incarnation du sourire d'une statue. Ce triangle amoureux est séparé par la guerre, Catherine épouse Jules l'allemand, mais ne peut accepter une vie de couple - pas plus avec Jules qu'avec Jim après les retrouvailles. L'amitié de Jules & Jim, l'amour de Catherine, le tourbillon des sentiments est sans solution, et le film est encore bien plus que ça.
Mystic River est le nouveau Clint Eastwood, qui signe un film noir simple et très efficace. Dans l'enfance, Jimmy, Sean et Dave sont un trio d'amis dans un quartier populaire de Boston - mais Dave est un jour kidnappé par deux faux flics qui le sequèstrent et en abuse durant des jours avant qu'il ne réussisse à s'échapper. Trente ans plus tard, Dave en garde toujours les marques, et le trio n'existe plus mais ils vont se retrouver autour du meurtre de la fille de Jimmy. Sean, flic, mène l'enquète tandis que Jimmy, hardboiled, veut justice - et Dave est au centre des soupçons… Ce n'est pas l'originalité qui prévaut, mais l'ambience et les personnages, excellement servi par la réalisation (clint rocks) et les acteurs (Kevin Bacon, Tim Robbins & Sean Penn, rien que ça !)
Ken Park se situe dans une petite ville d'amérique, où des jeunes qui s'emmerdent font face à des parents partis en couille. Gummo d'Harmony Korine (scénariste de Ken Park) était déjà un portrait de l'amérique profonde, et on retrouve cette vision pathétique ; Larry Clark fait un film plein de sexe et de violence, et de folie lamentable. J'ai trouvé que les traits des personnages étaient trop poussés, qu'il y avait trop de gratuité dans l'agencement de l'ensemble, et qu'au final on se trouve avec un sordide porno à prétentions plutôt que devant un film qui dit quelque chose - voir aussi le post de Matoo sur ce film
Attention Danger Travail est un documentaire sur des chômeurs décidant de refuser le monde du travail, les emplois précaires, de perdre leur vie à la gagner
. Mélangeant les interviews de ces déserteurs du marché du travail et des documents divers (intronisation à la pensée Dominos Pizza, coach pour démarcheurs téléphoniques, &c.), le film est un constat, pas un discours de propositions. On y entends la voix de ceux qui, après avoir perdu leur emploi, ont appris à vivre avec des ressources très limités, et ont découvert un autre usage de leur temps. Certes, entendre dire je ne veux plus travailler
est provocateur, mais ce qui apparaît d'emblée comme un parasitisme flagrant peut parfois être nuancé : entre la manière de gagner sa vie d'un speculateur en bourse, les profits indécents d'un gros gros patron, la carrière d'un militaire ou un RMIste qui vit avec 360 €, qu'est-ce qui correspond vraiment à du parasitisme ? Le plus souvent, on va trouver des gens non-qualifiés (de la chair à emplois précaires ou travail à la chaîne) qui ne supportent plus d'user leur santé pour gagner peu et vivre mal - et qui se trouvent mal avec le discours du gouvernement de droite et du medef qui veulent revaloriser le travail et le goût de l'effort. L'humain et l'économique en conflit, pas de solution, mais des questions en suspens.
American Splendor, c'est la vie d'Harvey Pekar, vague documentalisme peu sociable, qui navigue sa morne existence entre Jazz et BD, ses deux passions. Il en vient à écrire des scénarii de BD basés sur son quotidien. Son ami Robert Crumb - dessinateur de BD et amateur de Jazz - mets en image les textes d'Harvey… Celui-ci devient alors connu, tout en restant l'anonyme documentaliste, mélange de célébrité et de loser… Le film au ton sympathique fait un portrait de l'homme et de sa vie, et si ça manque un peu de peps' l'ensemble se laisse bien regarder, on retrouve quelques similarités avec Ghost World de Terry Zwigoff, et ça donne envie de connaître l'oeuvre de Pekar. Ça me donne aussi envie de voir Crumb (Zwigoff encore)
La vie privée de Sherlock Holmes. 211 films ont été tournés sur Sherlock Holmes, ce qui fait du détective le personnage le plus souvent porté à l'écran, devant Napoléon, Dracula et Jésus Christ
(Quid 2003). Cette version est celle de Billy Wilder, et c'est du bon cinéma. Difficile de trouver des défauts, le film est bien structuré et bien rythmé d'un bout à l'autre, mélange bien la comédie et le suspens dramatique, et il a sa part d'originalité. Sherlock Holmes apparaît pour cette fois une personnalité plus surfaite et moins brillante, et c'est une belle pièce de plus au puzzle des réadaptations du mythe…
Une fois revenu dans les vosges, le dimanche, j'ai été en faire un neuvième, car numero deus impare gaudet
La Ligue des Gentlemen Extraordinaire. Je me devais d'aller le voir, étant fan de la BD d'Alan Moore (pour ceux qui ne connaissent pas le pitch : Allan Quatermain, L'homme invisible, Capitaine Némo, Dorian Gray, Dr.Jekyll et d'autres sont recrutés par M. pour sauver l'empire britannique à l'aube d'un conflit mondial), mais je savais que je serais déçu. Déçu évidemment par le scénario bout d'ficelle qui est ridicule par rapport à ce que ça aurait pu être. Ridicule aussi le sous-emploi des personnalités, réduisant les figures populaires énormes à leur caractéristique basique. Ridicule de voir comment est traitée la psychologie de l'homme invisible, de voir comment sont effacés tous les traits adultes des persos (Allan au début de la BD est une loque défoncé à l'opium, L'homme invisible un pervers…), Ridicule encore de voir le manque de finesse de la scène présentant le vampirisme de Mina Harker… Malgré tous ces défauts, il reste des passages qui ont de la gueule, et pour ceux qui ne veulent vraiment qu'un divertissement hollywoodien, ça fait bien l'affaire.
Silencio LXII
BeRewt, Sans un mot :
Habituellement, les moments de silence sont les ennemis des soirées entre amis, elle provoque chez beaucoup un malaise génant. Le terrible sentiment d'avoir échangé tout ce qu'on pouvait, de ne plus rien avoir à partager.
Il n'y a que quelques personnes avec qui je suis capable de me sentir à l'aise dans de telles situations. Quelques amis avec qui le silence est même devenu un plaisir. Le plaisir d'être ensemble sans avoir à le dire, sans avoir besoin de discuter pour s'en assurer. Profiter des blancs pour savourer le moment présent, sans craindre que l'autre ne soit géné par la situation
Silencio LXI
KMS cite Le petit prince :
- J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence…
- Ce qui embellit le désert, dit le petit prince, c'est qu'il cache un puits quelque part…
Tout est calme était un peu trop calme depuis deux mois - mais ça y est : Algésiras est de retour :-)
GaN
Je suis retombé sur un truc que j'avais mis en ligne en 1999 :
Le Gallium (symbole chimique Ga) a pour numéro atomique 31 et sa structure electronique est 1s(2) 2s(2) 2p(6) 3s(2) 3p(6) 4s(2) 3d(10) 4p(1)… Rien à foutre ? OK. Le nitrure de gallium (GaN) est pourtant trés intéressant : traversé par un courant il peut émettre de la lumière, ce qui va faire de lui le remplacant des ampoules à la con qui ont la facheuse tendance de claquer quand bon leur semble. Un lampe au nitrure de gallium ne gaspillera plus autant d'énergie (comme la dissipation de la chaleur du filament), d'où économie, et aussi alongement de la duré de vie du produit. Ainsi, une ampoule au GaN, utilisée de manière intermittente normale pourra facilement tenir une bonne centaine d'année - en gros, plus jamais besoin de changer le truc une fois en place.
en googlisant à propos du nitrure de gallium, je vois :
Plusieurs villes dont Singapour et Denver utilisent des ampoules au nitrure de gallium pour les feux de circulations […] la ville de Denver a réduit de plus de 90% sa consommation et sa facture d'électricité pour ses feux. Cette diminution de consommation d'énergie engendre une diminution d'émissions de CO2 équivalente à la suppression de 1000 voitures. […] Si ces nouvelles ampoules ne sont pas encore disponibles pour des usages domestiques (elles devraient être sur le marché dans moins de cinq ans), les ampoules pour les feux de circulations sont elles d'ores et déjà disponibles. - ADIT
D'autre part, le nitrure de gallium peut servir à faire des lasers bleus (qui sont en bonne voie pour être utilisables), donc si j'ai un conseil à donner à ceux qui auraient de l'argent à placer en bourse…
À moi, Comte, quarante-deux mots !
Ceci n'est pas une participation au jeu d'Adverbe :
Marmelade et mandibules
Amère lame en des limbes humides
Mer malade aimant dix bulles
L'amant débile eu merde à l'âme
Rame de là, dément bidule !
Silencio LX
Einstürzende Neubauten
Silence Is Sexy
Silence is sexy
Silence is sexy
So sexy
So silence
Silence is sexy
Silence is sexy
So sexy
So sexy
Silence is not sexy at all
L'amusement
Solitude
Die ungesellige Liebe, die fixe Idee, l'idée fixe
Nur ich & ich & ich & Tinitus
Wenn die Music endlich aufhört
Ganz von selbst
Silence is sexy
Silence is sexy
So sexy
As sexy as death
Silence is sexy
Silence is sexy
So sexy
So sexy
Just your silence is not sexy at all
Just your silence is not sexy at all
Your silence is not sexy at all!
Silence is sexy…
Silencio LIX
TLFi : Silence, subst. masc.
Le silence de la campagne, des champs, des forêts. Pas un souffle de vent murmurant dans les créneaux ou entre les branches sèches des oliviers; pas un oiseau chantant ni un grillon criant dans le sillon sans herbe : un silence complet, éternel, dans la ville, sur les chemins, dans la campagne
Lamartine, Voyage en orient (t.2, 1835, p.42)
Il n'y a rien dans le silence là autour. Plus rien : ni la terre, ni les arbres, ni les herbes, plus rien. C'est un silence de plein ciel, dans l'abandon du ciel.
Giono, Le grand troupeau (1931, p.53)
Le silence des chambres, du cloître, de la tombe, du tombeau. Les chambres, qu'on croirait d'inanimés décors, Apparat de silence aux étoffes inertes Ont cependant une âme, une vie aussi certes, Une voix close aux influences du dehors Qui répand leur pensée en halos de sourdines
Rodenbach, Le règne du silence (1891, p.3)
Pour fuir l'envoûtement des vieilles choses, cette pénombre et ce silence insalubres des salles du Louvre, je suis entré à la Samaritaine
Arnoux, Paris (1939, p.24)
J'écoute: un calme formidable pèse sur ces forêts; on diroit que des silences succèdent à des silences
Chateaubriant, Voyage en Amérique, Voyage en Italie (t.1, 1827, p.73)
Travaillé très tard dans la nuit. Je viens d'ouvrir ma fenêtre et d'écouter le silence
Barbey D'Aureville
Entends ce bruit fin qui est continu, et qui est le silence. Écoute ce qu'on entend lorsque rien ne se fait entendre
Valéry, Tel quel II (1943, p.118)
Jupiter : Ne nie pas ! Je sais tout !
Pluton : Ce n'est pas vrai !
Jupiter : Silence !… Quand je parle, on se tait !
Pluton : Seigneur !…
Jupiter : Je ne suis pas habitué à la discussion !… Devant moi tout tremble !
Crémieux, Orphée (1858, I-4, p.40)
Elle ne put imposer silence à ses yeux; sans qu'elle le sût probablement, ils exprimèrent un instant la pitié la plus vive
Stendhal, La chartreuse de Parme (1839, p.299)
Les raisons qui jouent sur les mots ne sont jamais les raisons véritables. Et c'est pourquoi je ne leur reprocherai rien sinon de s'exprimer tout de travers. Et c'est pourquoi je me taisais devant ces mensonges, n'écoutant point le bruit des mots, dans le silence de mon amour, mais l'effort seul.
Saint-Exupéry, Citadelle, (1944, p.621)
La parole transfigurée, c'est le silence. Aucune parole n'existe en elle-même; elle n'est que par son propre silence. Elle est silence, indivisiblement, à l'intérieur du moindre mot
Emmanuel, La Révolution parallèle (1975, p.270)
Comme la mort est le parachèvement de la vie, ce qui lui donne forme et valeur, ce qui ferme sa bouche, de même le silence est l'aboutissement suprême du langage et de la conscience. Tout ce que l'on dit ou écrit, tout ce que l'on sait, c'est pour cela, pour cela vraiment : le silence.
Le Clézio, L'Extase matérielle (1967, p.192)
Silencio LVIII
Je te parle
je te parle
je te parle
ô silencieuse flèche
lumineuse parole
déchiré dans ta chevelure
je voudrais te dire
je voudrais te parler
une fois
une seule
Je reviendrais
briser là
l'arc inutile
Marcelin Pleynet, L'échec
Silencio LVII
Je me suis aperçu que l'important n'était pas le ton ou la mélodie en elle-même mais ce qui se passait dans l'intervalle, autrement dit l'intensité et la longueur des silences, tu comprends ? Ce sont ces silences qui remuent les souvenirs enfouis. J'ai basé la longueur des silences sur le râle amoureux de l'hippopotame nain d'Afrique de l'Ouest, les malades mentaux, les handicapés, les gens qui se croient normaux, chacun a sa longueur de silence personnelle et il suffit de la stimuler, c'est ça mon chant.
Murakami Ryû, Les bébés de la consigne automatique
Pelote de liens
- images: Concours PixelCreation 2003, thème de la liberté - avec par ex. icelle & celle-ci qui sont assez McKeanesques. [via Morgat]
- video: BipBip de Joe Dassin, illustré par une vidéo quicktime chez cube-creative
- jeux: casse-têtes en flash GridLock (déjà posté il y a un certain temps 40 niveaux) et Télescope de Dyson (15+10+10+10 niveaux)
- sondage: avez-vous un blog orange ? chez Human Target
- métablog: Planètes, joueb pour le projet en option Informatique à l'Ecole Centrale de Nantes de Morgan ; Sweet Sugar demande des volontaires pour interviews pour son mémoire de maîtrise en sciences de la communication et de l'information ; Flo fera peut-être bientôt un appel à contributions quand elle aura dégrossi ce qu'elle souhaite inclure dans son mémoire
évolution des pages personnelles : quel aboutissement ?
(si vous avez des liens sur l'historique & les chiffres à propos des pages persos…)
- usa: chez Morgan, 3 % de traductions littéraires seulement en amérique. De la part d'un pays qui ne conçoit un film étranger qu'en remake, ça ne m'étonne guère.
- ftaghn: Manur a des voisins qui ont une peluche Cthulhu (kawaï;), et comme JM dans ses commentaires, ça me rappelle les liens passés sur 0xDECAFBAD récemment : Cthulhu web server & Cthuugle search engine ainsi que le message de hiatus chez The Outer Church of Pop Culture Trauma : Phtagn Phtagn ! - retour de Lovecrafterie à l'automne ou bien signe de l'arrivée imminent des Grands Anciens ?
et pour qq new yahoo! de plus…
<Iok> Hécatombe chez les bébés huîtres… Débat sur le voile, polémique sur le string… Le mystère des chaussures beurrées… Les athlétes néérlandaises à oilpé sur le net pour financer leur entrainement d'hiver
<lb_> huitre,string,beurre,néérlandaises…
<lb_> stile ?
Shoes with butter, Yin XiuZhen
Following the Meme
Quand il y a des bouts de bouquins dans les memes, j'follow plus facilement on dirait… Principe de celui-ci (venu - aussi loin que je soit remonté, hein - de chez Idol.nonsense puis L'amour fou puis Life on mars puis Célia puis Gnaat puis NdJ et ensuite Nacara, à partir duquel je poursuis) :
- Copiez la liste
- Enlevez les noms rayés et les commentaires
- Rayez ce qui n'est pas dans votre bibliothèque
- Rajoutez des noms jusqu'à ce qu'il y en ait 10 (sans compter ceux rayés)
Ce qui donne :
- J.K. Rowling (j'attends que le 5e soit en poche pour ne pas dépareiller)
- Philip K. Dick (évidemment !)
Philip Pullman (mais c'est prévu sous peu !)
- Michel Pagel (en cours de lecture même)
- Mike Resnick (Santiago)
Chuck Palahniuk (c'est prévu depuis un moment pourtant)
Karin Bernfeld (c'est prévu depuis dimanche ;)
- Virginie Despentes (Baise-moi et des nouvelles)
- Douglas Adams (évidemment !)
- Neil Gaiman (évidemment !)
- Paul Auster
- Raphaël Aloysius Lafferty
- Donna Tartt
Le site des éditions Delcourt
Delcourt, éditeur de bonnes bandes-dessinées, a un site de merde. Celui-ci a été commis par Symbioz Design qui va bientôt lancer la nouvelle version du site Delcourt. Symbioz Design ayant un site de merde, je suppose que ça ne va pas vraiment s'arranger. Ceux qui iront jeter un oeil aux deux liens vont peut-être trouver que j'abuse de qualifier de merdre ces sites, qui somme toute sont bien présentés et ne posent pas de problème à tout un chacun - mais je post sur un coup de grogne. Encore un site payé (et un en train d'être payé, mais j'attends de voir se confirmer mes soupçons avant de critiquer) qui se fourvoie dans sa conception. Rappel des priorités :
- Contenu
- Accès au contenu
- Présentation
Dans ce cas, j'allais chercher de l'info sur les parutions de novembre. On m'impose une pop-up javascript pour chaque partie du site, on m'impose de voir les nouveautés à paraître par vagues de trois, click click click jusqu'à avoir parcouru la liste, d'ailleurs tout à fait incomplète. Dans la partie forum de discussion, au lieu d'un forum, on trouve une liste de questions/réponses - sans possibilité de recherches. Dans la partie contacts, pas de contact vers le webmaster, &c.
Je vous rassure, je suis conscient qu'il y a des choses plus importante dans la vie qu'un site qui n'est pas tel que je pense qu'il devrait être - mais je n'aime guère non plus dans la vie perdre mon temps à cause d'un site vitrine mal fichu (par contre, il faut croire qu'a fortiori j'aime perdre mon temps à faire un post à ce propos *sigh*). En toute logique, on devrait pouvoir efficacement chercher et trouver les infos dans le catalogue complet Delcourt, ou avoir rapidement une liste des nouveautés à paraître, sans fioriture mais avec des infos fiables. Avoir des menus animés déroulants transparents sonores en Flash, ce sera peut-être rigolo, mais dans la pratique c'est du pipo. Symbioz Design ne semble pas l'avoir compris : leur présentation (qd on peut y accéder) inclu des prestations comme Naming, Packaging ou WAP, mais ils devraient commencer par apprendre à faire des sites. Voilà ce que ça donne quand un graphiste et un programmeur montent une boîte de web design, tss.
No Image No Site
No Flash No Site
PS : Facile de faire un post qui râle, mais je n'ai pas de scrupules envers ceux qui sont payés pour pourrir mon groove. Et j'ai eu envie de râler car je trouve que les éditions Delcourt ont plein de bonnes choses dans leur catalogue, et que leur présence sur le web ne leur rends vraiment pas hommage.
PPS : bon, c'est ridicule d'aller sur le site de quelque chose d'aussi visuel que la bande-dessinée avec un browser en mode texte, mais l'information que je cherchais n'avais aucune part graphique, donc non, ce n'est pas ridicule.
PPPS : z'avez vu, je n'ai pas utilisés les mots standards, w3c ou css ;-) de toute façon, ç'aurait été tirer à boulets rouges sur du sale code, donc…
Sielwolf
Es ist der Nachtstrom
Und die Angst kommt
Wieder raus.
Grandir, vieillir, deux citations
Quand j'étais petite j'allais régulièrement au vidéoclub, je jouais au poker en mangeant des oranges au Maitrank, je traînais des heures dans les rayons adultes de la bibliothèque, j'avais un très bon jeu d'échecs, je composais des chansons, je nettoyais la rivière du bois, j'avais des loisirs réguliers comme la danse classique, le tennis et le théatre. En fait quand j'y réfléchis, j'avais une vie bien plus remplie que maintenant, il y a 10 ans et plus. Est-ce que c'est ça mal grandir ? - Flo, 2003.10.06
Quand j'étais enfant, de temps en temps,
j'allais chez mes grands-parents
(de vieilles gens : je savais qu'ils étaient vieux -
les chocolats chez eux
restaient intacts jusqu'à ma venue,
c'était donc cela, vieillir).
Neil Gaiman, La reine d'épées