Silencio CXXIX
plonge ta main dans ma gorge,
enfonces-y le silence
mure mes cordes vocales avec le béton des villes, et n'écoute que pour toi le cri de terreur de mes millions de cellules, tu sauras tous les mots enfermés, protégés par mes rétines aveugles, tout ce stock emprisonné dans un blockhaus civilisé. Trouve la fissure, la lézarde, la fracture, la félure par où s'échappera MA CRÉATION. Assassine les hommes qui la garde, tue-les avec tes poings et ta tête-rocher, brûle leurs références et leurs calepins, leurs dossiers, leurs éphémérides, ensuite, laisse le crépitement des mots-poisons, des mots-amours fracasser les atomes d'oxygène et se déverser sur les avenues des villes où viendront se promener des millions de jeunes fous.Yves Simon, Transit-Express
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