Post

Silencio LXV

Et j’ai beau vouloir inspirer la joie en chacun de mes actes, je ne peux éluder la portée des films de Bergman dans mon existence, la vérité crue qu’ils recèlent : l’incommunicabilité !

Il arrive que notre esprit se perde dans un enchevêtrement inextricable de sensations, de pensées confuses : la conscience est opaque, le langage impuissant. Nous gesticulons vainement pour nous comprendre nous-mêmes, pour que l’autre, celui ou celle que l’on aime, nous cerne également. Et l’on se déchire inexorablement, comme le couple meurtri de Scènes de la vie conjuguale, comme les soeurs-cadavre (chacune à leur manière) de Cris et chuchotements, comme cette pianiste et sa fille, étrangères, dans la nuit blanche de Sonate d’automne.

Ainsi, lorsque je croise des âmes qui souffrent de ne pouvoir se déchiffrer, je songe au beau visage torturé de Liv Ullmann traqué sans relâche par la caméra de Bergman. Et j’ai simplement envie de les accompagner dans la douleur. En silence.

(Olivier Davenas)

Commentaires

Ajouter un commentaire :

Cookie ?